Lorsque Statistique Canada affirme que les prix des télécommunications baissent, de nombreux Canadiens se grattent la tête en comparant cette baisse à l'augmentation de leurs propres factures. Si les prix baissent, mais que votre facture reste la même, voire augmente, s'agit-il vraiment d'une baisse ?
Cette contradiction met en lumière un problème plus profond : une analyse de données erronée qui pourrait amener les décideurs politiques à penser qu'aucune action n'est nécessaire pour favoriser la concurrence dans le secteur des télécommunications. La réalité est tout autre, et les consommateurs canadiens continuent d'être confrontés à des coûts de télécommunications parmi les plus élevés au monde.
Le
problème de l'approche de Statistique Canada
Statistique Canada a rapporté cette année que les prix des services sans fil étaient inférieurs de 26,5 % en février 2024 par rapport au même mois en 2023, citant les promotions et les plans de données plus importants comme raisons de cette baisse. Les prix de l'internet auraient également baissé de 13,2 % d'une année sur l'autre.
Toutefois, ces chiffres ne tiennent pas compte de ce qui compte vraiment : les factures des clients. Malgré la « baisse » annoncée, les factures pour les services sans fil et internet restent stables ou augmentent.
Ce que
les clients paient réellement
Un indicateur clé du secteur des télécommunications, le revenu moyen par utilisateur (ARPU), donne une image plus claire de la situation. Le revenu moyen par utilisateur des principaux fournisseurs canadiens - Bell, Rogers et Telus - n'a pratiquement pas bougé ces dernières années. Pour l'internet à domicile, l’ARPU est passé à 71,56 dollars fin 2023, soit une augmentation de 10 % par rapport à l'ère pré pandémique. Ces chiffres montrent que les clients n'économisent pas d'argent, même si les prix annoncés semblent baisser.
Où est
la concurrence ?
Le marché canadien des télécommunications a connu un net recul de la concurrence. Les grands fournisseurs ont systématiquement racheté la quasi-totalité des FAI indépendants, consolidant ainsi leur position dominante. Avec moins d'options, les consommateurs sont confrontés à une augmentation des coûts et à une diminution des possibilités.
Coûts
cachés
Les FAI défendent souvent un ARPU élevé en mettant en avant les options supplémentaires, comme les données supplémentaires ou les forfaits d'itinérance. Mais nombre d'entre eux ne sont pas vraiment optionnels. Les frais d'activation, les coûts d'itinérance internationale et les frais plus élevés pour de meilleurs plans de données sont de plus en plus inévitables pour la plupart des clients.
En outre, la méthodologie de Statistique Canada tient compte des « ajustements de qualité », tels que le doublement des limites de données sans augmentation du prix de base. Bien que l'on puisse se réjouir d'avoir plus de données, cela ne change pas le montant que le client paie mensuellement, ce qui rend cette approche trompeuse.
Classement
mondial du Canada en matière de coûts des télécommunications
Des comparaisons internationales indépendantes montrent à quel point la situation est désastreuse pour les Canadiens. Le pays se classe parmi les premiers au monde pour les prix du sans-fil et de l'internet. En 2022, le Canada se classait 25e sur 26 pays pairs pour les coûts de l'internet, selon la Commission fédérale des communications des États-Unis (U.S. Federal Communications Commission).
Les
décideurs politiques doivent agir
L'oligopole de longue date des télécommunications au Canada continue de nuire aux consommateurs. Le manque de concurrence a fait grimper les prix et étouffé l'innovation. Le gouvernement fédéral, pressé de tenir sa promesse de réduire les factures de télécommunications, doit s'attaquer à ces problèmes systémiques.
La baisse des prix annoncés ou les promotions temporaires ne doivent pas détourner l'attention du problème central : les Canadiens paient beaucoup trop cher pour des services de télécommunications essentiels. Le véritable soulagement ne viendra que lorsque la concurrence sera rétablie et que les clients ne seront plus enfermés dans un système où leurs factures augmentent quelles que soient les tendances du marché.
Chez IVC Telecom, nous sommes attachés à la transparence et à l'équité des prix. Contrairement aux grands acteurs, nous croyons qu'il faut offrir une valeur réelle sans frais cachés ni promotions trompeuses. Il est temps que l'industrie des télécommunications donne la priorité aux clients et non aux profits.
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